L’Échappée Belle 2015 – 144 km – 10900 de D+.

Quatre cents dix huit… voilà exactement le nombre de coureurs qui se sont élancés ce vendredi 28 août à 6h00 de la ligne de départ située à Vizille en Isère pour cette Échappée Belle 2015. A ce moment tous savent que ce sera difficile, certains pensent peut-être même déjà qu’ils n’iront pas au bout, mais en tous les cas, peu sont capables d’imaginer que plus de la moitié va abandonner …

Bienvenue sur cet ultratrail connu pour être plus difficile que l’UTMB voire même que le GRP 160…

Au moment du départ, on ne peut pas dire que c’était la grosse ambiance chez les coureurs, le speaker a bien essayé de nous faire crier, mais on sentait bien beaucoup de retenue, de tension, de concentration, voire de crainte ! Tout le monde devait être pressé de partir pour enfin en découdre avec ce parcours un peu hors normes, mais ça, on ne le sait pas au début. La première partie annoncée comme « facile » correspond juste à 16,5 km pour 1500m de D+… une sorte de « Montée du Ventoux » comme amuse-gueule. Evidemment cette portion va se faire lentement de nuit, mais assez facilement , histoire de faire la première transition, en retirant la frontale pour débuter la course de jour. A partir de ce moment le but à atteindre s’appelle « Croix de Belledonne », altitude 2926, soit 16 km à parcourir , avec 1700m de D+ cumulé … Je savais que c’était le gros morceau de la journée, je n’ai pas été déçu. En clair, ça monte fort, sur de la caillasse un peu technique, mais c’est jouable, seul bémol, il faisait très chaud avec un soleil de plomb ! Ajouté à cela , je pense que au-dessus de 2500 m il doit y avoir quelques petites différences au niveau oxygène, résultat, les derniers km ont été très difficiles, de légers vertiges, des petites sensations de nausées, mais rien de bien grave, une fois au sommet j’ai pu admirer le paysage, et il était sincèrement magnifique !!

Ensuite, dès que j’ai entamé la descente, tout est redevenu normal, de plus je savais que dans 3 km je trouverai le prochain ravito, où j’ai pu me gaver de fromage !! Et refaire les pleins…
A partir de ce moment, la principale difficulté est rapidement apparue au niveau du « revêtement », on avait l’impression qu’un petit malin avait disposé les fanions, les rubalises, à sa guise, en s’amusant à tracer des lignes les plus verticales possibles, là, où normalement on ne marche pas, c’est à dire sur les pierriers !! Soit des pierriers avec des rochers de 1 à 2 m de diamètres, soit avec des pierres de 30 à 50 cm, soit le mélange des deux… en clair, un jeu d’équilibre, très technique où la chute est interdite.

J’ai réussi à traverser tout cela sans encombre, sans me blesser, mais en étant bien fatigué par des efforts peu communs… il va falloir que je m’entraîne sur de tels parcours. Je fus donc très heureux d’arriver à la première base de vie, km 62, avant la nuit. A ce moment on était déjà à 5000 de D+… Bien sur, gros ravitaillement, les pleins en boisson, changement de chaussettes, de chaussures, crèmage des pieds.

Je me sens bien, prêt à affronter cette nuit, car j’ai découvert que j’aimais ça, en vérité j’aime même mieux être seul que en groupe, pour profiter pleinement de ces moments particuliers liés à l’obscurité, à la fatigue…

Sauf que je n’avais pas imaginé que la galère du jour allait continuer de nuit, avec la même technicité, donc les mêmes dangers, notamment sur les 25 km suivants. Tout d’abord un premier col qui va nous amener de 1500m à 1900m , quasi facile… par rapport à la suite… Car une fois en haut, il a fallu redescendre, toujours sur des chemins inexistants jusqu’à 1100m  d’altitude . Heureusement qu’on ne m’a pas annoncé qu’il fallait maintenant gravir 1300 m de D+ en seulement 6 km, pour atteindre le Col du Moretan, altitude 2487m. Pour être honnête, ce ne fut pas une balade joyeuse, mais 6 km où chaque pas était difficile, à cause de la raideur de la pente, plus bien sur le fait d’être quasiment à 100% sur un pierrier…

Quel soulagement d’arriver au sommet !! Quel bonheur de comprendre que la descente s’annonce aussi difficile, donc aussi lente !! Mais ça c’est le concept de base que j’ai compris au fil de la course : on ne va pas plus vite dans les descentes, à quelques rares exceptions lorsqu’on est plus en plaine.

Heureusement le jour se lève, et l’approche de la 2e base de vie redonne du baume au corps. Mais tous ces derniers km ont été particulièrement longs et pénibles.  Je fus donc bien content d’arrivé au 96 km. De nouveau, au petit soin pour mes pieds, et un temps d’arrêt assez court, car j’étais un peu gêné par l’ambiance générée par les coureurs du 47 km qui s’apprêtaient à partir à 10h. Je me suis donc enfui de cette foule, qui allait bientôt me rattraper . J’ai eu ainsi le plaisir de voir les premiers du 47 me doubler comme des sprinters , en pleine côte !! Puis ensuite ce fut moins sympa car je ne voulais pas ralentir les suivants, donc je devais faire l’effort de les laisser passer, puis petit à petit le flux s’est calmé, et j’ai compris qu’ils n’allaient pas tous me doubler… voire même que je pouvais en suivre certains ! Je me suis ainsi reboosté grâce à ces coureurs avec qui j’ai commencé à sympathiser au fil des km, j’ai ainsi été proche de deux groupes de gars qui faisaient la course en groupe, du fait de la différence de niveau entre eux, ils devaient souvent attendre le dernier de leur groupe, ce qui me permettait régulièrement de les doubler, puis de me faire doubler….génial !!

Cette journée du samedi a ainsi été beaucoup plus facile, entre autre car les portions étaient par fois un peu plus roulantes en descente. Ce qui ne nous a pas empêché de se refaire quelques passages à plus de 2000m. Je suis ainsi arrivé au dernier ravito, à 13 km de l’arrivée, à un moment où il faisait encore jour. On m’annonce 3h pour en finir…un peu dur à attendre mais tant pis il faut y aller.

Je m’élance motivé, pressé d’en finir. De suite une sorte de chemin vertical qui casse les jambes, je crois être monté pendant plus de 30mn à 1 km/h avant de m’arrêter pour souffler et sortir ma frontale. Je n’y crois pas, pendant que je cherche ma lampe, je vois passer un groupe de 3 coureurs du 144, puis un 4e… GRRR………

Je reprends ma marche , je cherche à relancer un peu et je réussi à tous les redoubler, je suis à ce moment super content, cuit mais content !! Je réussis à les semer, et je suis finalement rejoint par une coureuse du 47km que j’avais vu plusieurs fois dans la journée, je sens qu’elle a envie de m’aider, et on décide de faire route ensemble. Grace à elle je crois sincèrement avoir fait ma meilleure fin de course possible, du moins intelligente, j’aurais pu tirer un peu plus sur la machine, mais à quoi bon… car évidemment un des 4 a réussi à suivre des coureurs du 47 qui finissaient fort, et les 3 autres ont pu bien s’entendre dans la gestion de leurs efforts, et m’ont doublé à moins d’un km de l’arrivée. Rien de bien grave…

Je franchis la ligne d’arrivée au bout de 40h 20mn, je finis 53e sur 195 finishers ! Nous étions 418 au départ .

Je suis ravi d’avoir fini cet ultratrail peu commun, atypique, mais faisable, si on accepte de marcher sur le territoire des chamois, géré de mains de maîtres par les organisateurs, entourés par des centaines de bénévoles adorables ! Merci beaucoup à eux tous.

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Trail du Ventoux 2015.

ventoux...Ce dimanche 15 mars, nous étions plus de 1100 coureurs sur le Trail du Mont Ventoux , parcours de 26 ou de 40 km… Comme en 2013, suite aux conditions climatiques trop difficiles nous ne sommes pas passés au sommet, donc parcours de substitution. Finalement la météo n’a pas été si mauvaise, juste quelques gouttes de pluie, quelques flocons de neige… évidemment un peu de regret, mais l’organisation a parfaitement joué son rôle en prenant une sage décision.

Cette course, première de l’année en ce qui me concerne s’est plutôt bien déroulée, juste deux crampes sont venues me gâcher un peu le plaisir, mais rien de bien grave.

Je finis en 5h24 à la 254e place sur 599 finishers, juste 3 abandons !

Le constat est clair, le Trail du Ventoux est devenu une course de très haut niveau !! Tous les meilleurs nationaux hommes et femmes étaient présents, j’avais l’impression d’être dans un magasine de trail avec toutes les stars de la discipline, et ça c’est quand même vraiment sympa… surtout qu’en trail les champions restent accessibles, ce qui n’est pas le cas dans bien d’autres sports.

Maintenant, suite de la préparation, et rdv début mai à Crest dans la Drome pour tenter le Challenge, 110 km, 7150 m de D+ le samedi, puis 43 km, 1350 m de D+ le dimanche.

merci à Agnès Bonet Marco pour les photos !!

Ventouxarr

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Les Dentelles sous la neige.

Suite à de belles chutes de neige dans la nuit du 3 au 4 février, impossible de résister à la tentation…une petite sortie était nécessaire pour profiter de ce nouvel élément !!

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Programme trails 2015.

Ce mercredi 14 janvier j’ai reçu comme beaucoup d’autres un message des organisateurs de l’UTMB:

Vous êtes pré-inscrit pour la course UTMB.
Compte tenu du nombre trop élevé de demandes d’inscription, nous avons dû faire un tirage au sort et nous sommes au regret de vous annoncer que votre inscription n’a pas été retenue.
Nous en sommes sincèrement désolés.

Ce n’est pas grave, on essayera de nouveau l’année prochaine.

Donc, cette année 3 dates sont validées.

-15 mars: Trail du Ventoux: 46 km et 2650m de D+.

-9 et 10 mai: Challenge Val de Drome, 108 km et 6600m de D+ le samedi , et 42 km et 1000m de D+ le dimanche.

-28 et 29 août: L’Échappée Belle, 144 km et 10900m de D+.

J’ai opté pour un allègement du calendrier dans l’espoir de pouvoir réussir au mieux ces 3 courses, maintenant , il faut juste s’entraîner !!!

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Trail des Truffières 2014 – 48 km, 1700m de D+.

Rraphael Truffières 2014Après une mauvaise expérience en 2013, je me suis remotivé cette année pour ce trail de Saint Paul Trois Châteaux .  Mauvaise idée, mêmes erreurs, mêmes punitions…

Comme l’année dernière  je suis parti « vite » sur la première boucle, le parcours est assez facile, juste quelques  montées fortes mais très courtes, mais dans l’ensemble on peut courir tout le temps, résultat je finis les 20 km en  1h50. Et dès le début de la 2e boucle, les problèmes ont commencé…avec une petite contracture au mollet gauche  suivie au fil des km de diverses sensations désagréables dans les cuisses. Un vrai plaisir. J’ai du donc gérer au mieux  ces 28 km, sans trop forcer tout en pensant sans cesse que je ne suis plus fait pour ce style de course… ou que je suis  fatigué en ce mois de novembre…en clair, j’ai cogité…

Heureusement je franchis tout de même la ligne d’arrivée, en 5h26, je finis 33e sur 96 arrivants.

Le constat est clair, je suis plus à l’aise aujourd’hui sur des formats plus longs avec beaucoup de dénivelé. Ce qui me  permet d’alterner course et marche et ainsi de moins léser la mécanique. J’espère ainsi être au top forme l’année  prochaine, en mai pour le challenge Val Drome, 108 km le samedi et 42 km le dimanche, et en août si j’ai la chance  d’être tiré au sort pour l’UTMB.

 

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Championnats de France de Trail, Buis les Baronnies, 28 septembre 2014, 60 km, 3000m D+.

Après avoir participé en 2013 aux championnats de France de trail à Gap, je m’étais de nouveau inscrit cette année pour retenter l’expérience, juste histoire d’avoir le plaisir de courir avec les meilleurs nationaux, même si finalement… je ne les ai pas beaucoup vus, j’ai juste aperçu Sébastien Spehler à l’échauffement, et ensuite les champions se regroupent dans le sas élite, les autres licenciés FFA derrière eux, et en derniers, les coureurs « open » dont je fais partie.

Raphael Cochetel, coach sportif dans le VaucluseLe départ a été donné à 6h30 sous des conditions climatiques optimales, idéales pour un trail. Les 23 premiers km  correspondaient à la boucle du circuit court, qui nous ramenait à Buis, environ 2h40 sans grandes difficultés,  presque une belle balade agréable. Tout a changé dès le début de la seconde boucle avec une très longue montée  pour passer environ de 400 m d’altitude à 1300 m, un itinéraire magnifique qui m’a permis de découvrir toute une  zone encore inconnue avec notamment des vues sur le Ventoux exceptionnelles. Malheureusement je n’étais pas là  que pour le paysage, et vers le 30e, ma hanche droite a commencé à me faire souffrir dans les montées, je pense une  sorte de contracture sur un muscle près de la tête du fémur, à voir… ce qui a fortement diminué le plaisir,  heureusement sur le plat et en descente la douleur s’estompait.

A cela est venu s’ajouter un autre paramètre négatif, la chaleur !! Ce dimanche 28 septembre a été particulièrement  chaud et ce dès midi, j’avais assez d’eau, donc pas de problème de déshydratation, mais par contre ça m’a coupé  l’appétit, les derniers km ont ainsi été assez laborieux, mais tranquillement je suis arrivé à bon port, bien fatigué.

Je finis en  8h 17, à la 101e place sur 158 arrivants, le champion de France Sylvain Court termine en 5h 28 !!!!!!

Un  autre monde !!

Maintenant place à la récupération car après le GRP 160 km le 22 août, Beaumes de Venise 30 km le 13 septembre  et ce trail de Buis 60 km le 28 septembre, la machine a besoin de se reposer…

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Trail de Beaumes de Venise 2014.

Trail de Beaumes de Venise 2014, Raphael Cochetel Coach sportif dans le Vaucluse Sans transition, 3 semaines après le GRP 160, je m’étais inscrit pour le Trail de Beaumes de Venise, 30,5  km et 1700m de D+. Bizarrement cette course me faisait un peu peur, car j’allais devoir essayer de  courir…un peu plus vite que dans les Pyrénées,  et de plus suite à l’ouverture de la chasse, le départ du  TGV avait été programmé à 14h le samedi après-midi ! Moralité tout le monde savait que la météo serait  un problème, je suis ainsi parti avec beaucoup d’eau, camel bag plus bidons, ce que beaucoup de  coureurs auraient du faire…

Au départ, les 278 partants se sont lancés sur un petit tour dans la ville qui n’a pas suffit à étirer le  peloton, en arrivant à la montée de Notre Dame d’Aubune, on a du marcher à la queue leu leu jusqu’au  sommet… la course n’a vraiment débuter que dans la descente suivante. C’est à partir de ce moment que  j’ai eu le grand plaisir de commencer à découvrir de nouveaux sentiers, de nouveaux paysages; sans  prétention j’ai fait quelques km dans le massif des Dentelles en partant de Vacqueyras, mais très peu du  côté de Beaumes, je me suis ainsi rendu compte du potentiel inconnu que j’avais encore à découvrir, et  ça, c’est le plus grand plaisir de ce trail, qui de plus a été très technique, une grande majorité de  monotraces, de magnifiques points de vue, vraiment un superbe tracé, un grand merci aux  organisateurs.

Résultat je finis 19e sur 213 à l’arrivée, en 4h 06mn.

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Le Grand Raid des Pyrénées 2014 – 160 km – 10 000 D+.

GRP 160km, Raphael Cochetel coach sportif dans le VaucluseEn août 2013  j’ai couru le GRP 80, ayant bien apprécié ce trail, l’envie de revenir à Vielle Aure était forte, ceci  ajouté aux bonnes sensations en avril lors de l’Ultra Trans Aubrac, 105 km, puis en mai à l’Ultra Draille du Pic  Saint Loup, 120 km, je décide très tardivement début juin de m’inscrire pour le GRP 160, épreuve débutant le  22 août.

Une fois la décision prise, je me suis préparé au mieux dans les Dentelles de Montmirail, à raison de 4 sorties par  semaine, dont une longue le dimanche où je réalisais entre 35 et 40 km. Par chance, je n’ai pas eu de problèmes  particuliers durant ces entraînements, aucun bobo, c’est donc plutôt en forme et assez serein que je suis arrivé  jeudi 21 à mon camping du Loustou, je le cite car les patrons sont supers sympas !! Assez rapidement je  décharge la moto, le temps de planter la tente, puis direction le centre du village pour récupérer le dossard et  assister à la réunion d’information. De suite je me trouve plonger dans l’ambiance, car entre les coureurs du 80,  du 120 et du 160, autant dire que ça faisait du monde dans la place… mais grâce à une superbe organisation, tout  se déroule parfaitement, le dossard, la vérification du sac à dos, les petits cadeaux….et on se retrouve pour le  briefing, dont on ne retiendra que l’essentiel, « demain…….il ne va faire très beau…….il devrait pleuvoir….. »,  voilà c’est clair, on sait qu’il va falloir se couvrir chaudement, et préparer le vêtement imperméable.

Ensuite, il était déjà l’heure de se rendre à la pasta party, moment toujours très agréable de partage entre  coureurs, je me retrouve à dîner avec un couple de Brest, hasard sympathique puisque mon premier trail fut  celui du Bout du Monde dans le Finistère. Les pâtes une fois avalées retour au camping pour une petite nuit,  mais une bonne nuit, entre 21h et 3h00, heure du lever ! Première satisfaction le ciel est étoilé, bonne nouvelle,  le temps de bien manger, de me préparer, je pars à pied direction la ligne de départ, à 2 petits km du camping,  génial, un collègue me propose une petite place dans sa voiture, merci !

Il est alors 4h40, les visages se crispent un peu, ou rient nerveusement, ou semblent impassibles, quoiqu’il en soit tout le monde exprime à sa manière un certain stress du à l’épreuve qui nous attend, car bien sûr, à ce moment personne ne peut être certain d’aller au bout, et chacun, quelque soit son niveau sait que ce sera long et difficile…sentiment qui est devenu encore plus clair, lorsque quelques minutes avant le départ la pluie s’est mise à tomber. Aussitôt branle-bas de combat, beaucoup sortent leur veste, moi, sachant la complexité d’enlever mon sac, car je me suis en plus équipé d’un sac ventral, je décide de ne rien faire. Enfin, 5h00, feux d’artifices, la meute est lâchée, et rapidement, ça monte !!

Le peloton s’étire progressivement, la pluie finalement s’atténue, puis disparaît soudain, obligeant beaucoup de coureurs à retirer leur vêtement de pluie, je suis alors très content d’avoir fait le bon choix, par fainéantise.  Les premiers km sont faciles, je me retrouve sans problème au restaurant Merlans, environ 2h30 pour parcourir 15km, tout va bien, le jour s’est levé, une longue journée va commencer, dont le premier but sera le col de Bastanet à 2507m, je trouve déjà que le Mont Ventoux me semble petit. Mais cette première ascension, puis la descente qui suit vers Artigues se passent sans réelle difficulté, 5h de course au compteur, 30 km, on rentre dans le vif du sujet, il va falloir affronter le Pic du Midi, 2876m, montée que j’ai déjà faite l’an passé ce qui me rassure un peu, d’ailleurs tout se passe au mieux, et je pointe tout là haut en 106e position, à partir de ce moment, en simplifiant, ça descend sur 35 km… ce qui bien sûr est totalement illusoire, en vérité, on passe notre temps à monter et descendre, les organisateurs ont annoncé 10000m de D+, ils sont bien là.

Vers 16h, surprise, la météo évolue négativement, la pluie reprend son activité, j’arrive quelques minutes plus tard  à Hautacam, le déluge s’accentue je m’oblige donc à mettre ma tenue imperméable, juste en l’enfilant par dessus mes sacs, dans l’espoir que ça ne dure pas trop longtemps, ce qui fut le cas, je suis arrivé à la base de vie de Pierrefite , 75e km, sous le soleil….mais avec une désagréable sensation sous le pied droit, type ampoule !!! Nouveauté ce petit bobo se situe entre le milieu du pied et le talon, je suis très fier, je ne connaissais pas ! Je change alors de chaussures et de chaussettes, de t-shirt, et j’essaye au mieux de soigner mon pied, seul, un bricolage maison sur un pied que je n’arrive pas à assécher. Tant pis je pars. La sensation n’est pas trop dérangeante, je l’oublie assez rapidement. A ce moment on est à 450m et on doit monter en continu sur 15 bornes pour arriver à 2334m au Pic de Cabaliros, ascension qui va débuter de jour, puis se finir de nuit. Rapidement le temps évolue et on se retrouve dans un agréable mélange de  brouillard et de pluie, fort sympathique, je ressors alors ma tenue imperméable que je vais garder, très longtemps… Courir, marcher de nuit est une sensation assez étonnante, avec le brouillard c’est encore plus délirant, car votre frontale éclaire une masse nuageuse à quelques mètres devant vous, et là peut commencer un nouveau jeu, la chasse aux balises. Heureusement, à ce moment critique on s’est retrouvé à 4 coureurs totalement perdus pendant 5-6 mn tant on était incapable de retrouver notre chemin, impossible de localiser la balise suivante, un grand moment, qui évidemment s’est bien terminé, mais je prends conscience que seul dans la même situation…

On est ainsi resté en groupe jusqu’à la fin de la descente sur Cauterets, qui symboliquement nous faisait franchir la barre des 100 km un peu après minuit. Par définition, il ne reste alors plus que 60 bornes, mais ce ne seront pas les plus faciles. Première et principale raison, la naissance d’une ampoule sous chaque pied, à l’endroit habituel, près de la base des orteils, je me persuade que ce n’est pas très grave, je gère de plus en plus les descentes pour éviter d’accentuer le problème, en espérant me soigner à la seconde base de vie, celle de Esquièze Sère. Il me faudra 5h pour parcourir ces 20 km, soit une bonne moyenne de 4 km/h, on est loin des premiers km, mais c’est normal, la fatigue plus les ampoules, piano-piano. En tous les cas, point positif, je me sens plutôt bien, je n’ai pas envie de dormir il me suffit donc d’avancer, à mon rythme. En arrivant à la base de vie, je découvre un véritable « hôpital » de campagne, assez impressionnant, tout le monde les pieds à l’air, comme si le concours de la plus grosse ampoule avait été lancé, vue la queue pour se faire soigner je me contente de me crémer les pieds, de changer de chaussettes, de faire le plein, et je repars après 25 mn, en me disant que bientôt il ferait jour, et que tout serait alors plus facile, normalement…et il ne reste plus que 40 bornes !

Seul bémol, on est alors à 750 m, et on a 20 km pour monter à 2465m, heureusement, le jour s’est levé, le brouillard s’est dissipé, et on a su alors que la journée allait être belle et ensoleillée, ce qui motive de suite. Cette ascension bien que longue s’est bien passée, et ce fut un soulagement d’atteindre ce dernier point haut de la course, il ne restait plus alors qu’une vingtaine de km, avec une dernière montée après le resto Merlans avant la descente finale sur Vielle Aure, et toute cette partie, je l’avais déjà faite l’an passée, petite avantage.

En vérité, à cause des ampoules ces 20 bornes ont été vraiment pénibles, et je vais ainsi dégringoler au classement. Notamment sur les 2-3 derniers km où je me suis forcé à courir sur la route, mais pas assez vite pour ne pas me faire dépasser par quelques concurrents.

Finalement j’arrive enfin à Vielle Aure, je franchis la ligne d’arrivée en 35h 51 mn, pour me classer 89e sur 404 finishers, plus 283 abandons.

Un grand merci à tous les organisateurs, à tous les bénévoles qui ont fait un travail remarquable, avec beaucoup de gentillesse !

Merci à tous les copains, copines des Jambes de Bacchus qui m’ont aidé grâce à leurs sms durant la course, ainsi qu’à fabienne et bruno !

Et merci encore aux mêmes JDB qui m’ont fait la surprise de m’accueillir à la maison lorsque je suis rentré dimanche soir !! SUPER !!!

Sans oublier la magnifique bouteille qu’ils m’ont ensuite offerte pour fêter l’événement, un « raphaeloboam »de Vacqueyras 2012 de 5,7 litres !!!!!!!!!!!!!!!

Je ne boirai jamais ça tout seul……………………………………………Grp 160, Raphael Cochetel coach sportif dans le Vaucluse

 

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Ultra Draille du Pic Saint Loup – 120 km – 6000 m de D+.

Ultra Draille du Pic Saint Loup- Raphael Cochetel- Coach sportif dans le Vaucluse  Durant la fin de l’année 2013, je me suis inscrit à l’Ultra Draille du Pic Saint Loup, car nous avions choisi avec  l’équipe des Jambes de Bacchus de Vacqueyras de faire notre sortie club annuelle durant cette Festa Trail,  certains courraient sur le 18, d’autres sur le 42.

Pour préparer au mieux cette toute nouvelle distance j’avais d’abord programmé l’Ultra Trans Aubrac

le 12 avril ( 105 km ).

En avril dernier, tout s’est bien passé en Aubrac, ce qui m’a permis de continuer ma préparation assez  sereinement jusqu’à cette échéance du 17 mai.

Et le jour est arrivé, vendredi 16 mai, je démarre la moto direction le 34. Non s’en avoir oublié auparavant de  laisser un sac aux copains pour ma « nuit » en gite après ma course, car eux tous couraient le dimanche matin,  une logistique un peu compliquée…

Car en effet, j’avais aussi choisi cette course puisqu’elle me permettait d’aller loger le vendredi soir chez un ami  qui habite à 5 km de Saint Guilhem le Désert, km 24 du parcours. Un soulagement  énorme, car mon pote allait  pouvoir m’amener sur la ligne de départ à 5h30 à Causse de la Selle, ce qui m’a retiré beaucoup de stress  d’avant course !

Et nous nous sommes retrouvés 166 traileurs sous une météo idéale, prêts à démarrer une très longue  journée…

On nous avait bien prévenu que la journée allait être chaude, donc qu’il était prudent de commencer  lentement, ce que j’ai suivi scrupuleusement . La première partie du trail était techniquement la plus facile, un  peu la mise en bouche du repas ! J’avais d’ailleurs l’impression de courir dans les Dentelles de Montmirail,  mêmes types de chemins, de singles, comme à l’entrainement. Je suis ainsi tranquillement arrivé au km 24, à  Saint Guilhem, sans difficulté, en 63e position.

Le temps de de me restaurer rapidement et je suis reparti. Direction le Mont Saint Baudille, soit 1000 m de D+  en 11 km, les choses sérieuses commençaient, mais là encore, ça allait, je suis monté lentement, à un rythme  régulier, et j’ai pu profité d’une vue magnifique au 35e km, à 848 m d’altitude. Les 20 km suivants nous ont fait  rester sur les hauteurs avant de plonger vers Pégairolles, où j’ai eu la joie de retrouver toute la troupe des  Jambes de Bacchus qui était venue m’encourager ! Génial ! Je suis ainsi reparti du km 55 en pleine forme, trop  peut-être, car avec 3 autres coureurs ont s’est offert un tour du village gratuit ayant certainement raté une  rubalise…avant de retrouver notre chemin. A partir de ce moment je n’avais plus que 7 km à parcourir avant  d’arriver à la base de vie de Saint Jean de Buège, km 62, il n’y avait juste que le Peyre Martine à gravir et à  redescendre… ce qui a été réalisé prudemment car je voulais vraiment arrivé le plus en forme possible à cette  base de vie, pour bien profiter avant de repartir pour la 2e partie de course.

Ainsi fut fait, et de nouveau avec toute la troupe des JDB pour m’accueillir ! Là je me suis posé, n’ayant pas  peur d’être précis… j’ai enfin pu aller aux toilettes… et aussi j’ai pu changer de chaussures et de chaussettes,  grâce à mon sac de délestage… c’est là que ça a commencé à se compliquer.

En effet, en voulant retirer une chaussette je me suis subitement créer une crampe à l’intérieur de la cuisse,  proche du genou, une zone d’ailleurs assez nouvelle pour moi, résultat une nouvelle jouissance à gérer dont je me serais bien passé, heureusement il y avait un masseur, qui m’a sur l’instant bien soulagé, et après une longue pause, je crois 20-25 mn je suis enfin reparti pour la suite des hostilités.

Soyons clairs, à partir de ce moment, tout était moins drôle… surtout à cause de cette crampe qui bien sûr avait décidé de se manifester dès que je ferais le mauvais pas, la mauvaise flexion du genou, et surtout car j’étais au pied du Roc Blanc, 9 km de montée, 900 m de D+. Je suis donc passé en mode montagnard, pas lent, mais régulier, et je me suis mis à boire, toutes les 5 mn maximum ! Sans aucune exagération !  Mais quelle récompense une fois arrivé là-haut !

A 923 m d’altitude, une vue à 360°, sous un magnifique ciel bleu, vérifiez sur la vidéo, un vrai bonheur, dont il faut profiter à l’arrêt, car, je ne voulais pas trop en parler… mais c’est vrai qu’il est impossible de faire deux pas consécutifs en regardant autre chose que le sol, enfin je veux dire…..les cailloux, petits, moyens, gros, ronds, tranchants, fixés dans la terre, roulants, les pierriers, les rochers techniques avec des fissures de folie !! Mais , je le savais…enfin, je n’avais pas imaginé à ce point là…

On m’avait prévenu, « si tu passes le Roc Blanc, le plus dur est fait », et c’est vrai, sauf qu’il reste 50 bornes, et que deux nouvelles copines commencent à m’accompagner, au début on croit que c’est un petit caillou dans la chaussures puis après on comprend que c’est une ampoule, pas de jaloux, une sous chaque pied, ça promet…

Effectivement, le gros du dénivelé est derrière, mais ce qui reste n’est pas plat pour autant, et ce n’est pas une pelouse de terrain de foot, ceci ajouté aux crampes à qui il faut régulièrement parler, aux ampoules qui vous éclairent le chemin alors que la nuit n’est pas encore tombée, et naturellement on passe en mode, « je gère pour aller au bout ».

Pendant toute cette journée j’ai joué du portable pour envoyer et lire des sms, ce qui a beaucoup aidé au niveau psychologique, merci à tous ceux qui se reconnaîtront, et désolé ne pas avoir écrit de grandes phrases…

Puis il a fallu ressortir la frontale, pour une nouvelle période d’un autre type, celle où on est seul la nuit en pleine nature, où on croise parfois un collègue avec qui ont fait un petit bout chemin, puis pour se retrouver seul, avec soi-même, son effort, ses hallucinations… j’ai beaucoup fait rire les collègues en leur disant qu’à la sortie d’un petit monotrace, j’ai vu 4-5 motos de la police nationale, ça a duré une seconde, avant de comprendre que c’était la forme d’un rocher avec la peinture grise phosphorescente qui m’avait donné cette illusion, mais, quand même…

Je suis ainsi finalement arrivé à la base de vie de Saint Martin de Londres où de nouveau, très courageusement, alors qu’ils couraient tous le lendemain, m’attendait toute la troupe des JDB ! Merci ! J’ai refait le plein des bidons, j’ai mangé une crêpe, très bonne ! et j’ai repris la route, pour les 17 derniers km.

Dès que j’ai quitté ce ravito, de nouveau accompagné par sylvain, sur quelques centaines de mètres, j’ai été heureux de pouvoir courir, enfin de la route, puis un peu de chemins carrossables, je me rapprochais de la fin…un peu plus rapidement.

Mais tout ceci était sans compter l’ascension du Pic Saint Loup ! Mais à la limite, monter était encore un réel bonheur en comparaison à la descente qui m’attendait, je marchais au ralenti, entre la fatigue, les ampoules et les crampes, et ce champs de mines de cailloux ! En prenant le temps nécessaire, j’ai enfin pu sortir de ce chemin, et me retrouver sur la route, où là j’ai pu recourir de nouveau escorté par sylvain avec qui on a partagé les derniers mètres de cet Ultra Draille du Pic Saint Loup.

Fin d’une journée exceptionnelle physiquement et psychologiquement !

Merci à tous les organisateurs, à tous les bénévoles, votre pays est superbe, votre Ultra aussi !

Merci à tous les membres des Jambes de Bacchus pour leur accompagnement, leur soutien tout au long de cette journée.

Merci à mes amis du 34 chez qui j’ai passé une nuit régénératrice le dimanche soir avant de rentrer dans le Vaucluse le lundi matin… sous la pluie…

Je finis en 20 h 50 mn.

29e sur 99 finishers.

56 abandons.

 

 

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