Ultra Draille du Pic Saint Loup – 120 km – 6000 m de D+.

Ultra Draille du Pic Saint Loup- Raphael Cochetel- Coach sportif dans le Vaucluse  Durant la fin de l’année 2013, je me suis inscrit à l’Ultra Draille du Pic Saint Loup, car nous avions choisi avec  l’équipe des Jambes de Bacchus de Vacqueyras de faire notre sortie club annuelle durant cette Festa Trail,  certains courraient sur le 18, d’autres sur le 42.

Pour préparer au mieux cette toute nouvelle distance j’avais d’abord programmé l’Ultra Trans Aubrac

le 12 avril ( 105 km ).

En avril dernier, tout s’est bien passé en Aubrac, ce qui m’a permis de continuer ma préparation assez  sereinement jusqu’à cette échéance du 17 mai.

Et le jour est arrivé, vendredi 16 mai, je démarre la moto direction le 34. Non s’en avoir oublié auparavant de  laisser un sac aux copains pour ma « nuit » en gite après ma course, car eux tous couraient le dimanche matin,  une logistique un peu compliquée…

Car en effet, j’avais aussi choisi cette course puisqu’elle me permettait d’aller loger le vendredi soir chez un ami  qui habite à 5 km de Saint Guilhem le Désert, km 24 du parcours. Un soulagement  énorme, car mon pote allait  pouvoir m’amener sur la ligne de départ à 5h30 à Causse de la Selle, ce qui m’a retiré beaucoup de stress  d’avant course !

Et nous nous sommes retrouvés 166 traileurs sous une météo idéale, prêts à démarrer une très longue  journée…

On nous avait bien prévenu que la journée allait être chaude, donc qu’il était prudent de commencer  lentement, ce que j’ai suivi scrupuleusement . La première partie du trail était techniquement la plus facile, un  peu la mise en bouche du repas ! J’avais d’ailleurs l’impression de courir dans les Dentelles de Montmirail,  mêmes types de chemins, de singles, comme à l’entrainement. Je suis ainsi tranquillement arrivé au km 24, à  Saint Guilhem, sans difficulté, en 63e position.

Le temps de de me restaurer rapidement et je suis reparti. Direction le Mont Saint Baudille, soit 1000 m de D+  en 11 km, les choses sérieuses commençaient, mais là encore, ça allait, je suis monté lentement, à un rythme  régulier, et j’ai pu profité d’une vue magnifique au 35e km, à 848 m d’altitude. Les 20 km suivants nous ont fait  rester sur les hauteurs avant de plonger vers Pégairolles, où j’ai eu la joie de retrouver toute la troupe des  Jambes de Bacchus qui était venue m’encourager ! Génial ! Je suis ainsi reparti du km 55 en pleine forme, trop  peut-être, car avec 3 autres coureurs ont s’est offert un tour du village gratuit ayant certainement raté une  rubalise…avant de retrouver notre chemin. A partir de ce moment je n’avais plus que 7 km à parcourir avant  d’arriver à la base de vie de Saint Jean de Buège, km 62, il n’y avait juste que le Peyre Martine à gravir et à  redescendre… ce qui a été réalisé prudemment car je voulais vraiment arrivé le plus en forme possible à cette  base de vie, pour bien profiter avant de repartir pour la 2e partie de course.

Ainsi fut fait, et de nouveau avec toute la troupe des JDB pour m’accueillir ! Là je me suis posé, n’ayant pas  peur d’être précis… j’ai enfin pu aller aux toilettes… et aussi j’ai pu changer de chaussures et de chaussettes,  grâce à mon sac de délestage… c’est là que ça a commencé à se compliquer.

En effet, en voulant retirer une chaussette je me suis subitement créer une crampe à l’intérieur de la cuisse,  proche du genou, une zone d’ailleurs assez nouvelle pour moi, résultat une nouvelle jouissance à gérer dont je me serais bien passé, heureusement il y avait un masseur, qui m’a sur l’instant bien soulagé, et après une longue pause, je crois 20-25 mn je suis enfin reparti pour la suite des hostilités.

Soyons clairs, à partir de ce moment, tout était moins drôle… surtout à cause de cette crampe qui bien sûr avait décidé de se manifester dès que je ferais le mauvais pas, la mauvaise flexion du genou, et surtout car j’étais au pied du Roc Blanc, 9 km de montée, 900 m de D+. Je suis donc passé en mode montagnard, pas lent, mais régulier, et je me suis mis à boire, toutes les 5 mn maximum ! Sans aucune exagération !  Mais quelle récompense une fois arrivé là-haut !

A 923 m d’altitude, une vue à 360°, sous un magnifique ciel bleu, vérifiez sur la vidéo, un vrai bonheur, dont il faut profiter à l’arrêt, car, je ne voulais pas trop en parler… mais c’est vrai qu’il est impossible de faire deux pas consécutifs en regardant autre chose que le sol, enfin je veux dire…..les cailloux, petits, moyens, gros, ronds, tranchants, fixés dans la terre, roulants, les pierriers, les rochers techniques avec des fissures de folie !! Mais , je le savais…enfin, je n’avais pas imaginé à ce point là…

On m’avait prévenu, « si tu passes le Roc Blanc, le plus dur est fait », et c’est vrai, sauf qu’il reste 50 bornes, et que deux nouvelles copines commencent à m’accompagner, au début on croit que c’est un petit caillou dans la chaussures puis après on comprend que c’est une ampoule, pas de jaloux, une sous chaque pied, ça promet…

Effectivement, le gros du dénivelé est derrière, mais ce qui reste n’est pas plat pour autant, et ce n’est pas une pelouse de terrain de foot, ceci ajouté aux crampes à qui il faut régulièrement parler, aux ampoules qui vous éclairent le chemin alors que la nuit n’est pas encore tombée, et naturellement on passe en mode, « je gère pour aller au bout ».

Pendant toute cette journée j’ai joué du portable pour envoyer et lire des sms, ce qui a beaucoup aidé au niveau psychologique, merci à tous ceux qui se reconnaîtront, et désolé ne pas avoir écrit de grandes phrases…

Puis il a fallu ressortir la frontale, pour une nouvelle période d’un autre type, celle où on est seul la nuit en pleine nature, où on croise parfois un collègue avec qui ont fait un petit bout chemin, puis pour se retrouver seul, avec soi-même, son effort, ses hallucinations… j’ai beaucoup fait rire les collègues en leur disant qu’à la sortie d’un petit monotrace, j’ai vu 4-5 motos de la police nationale, ça a duré une seconde, avant de comprendre que c’était la forme d’un rocher avec la peinture grise phosphorescente qui m’avait donné cette illusion, mais, quand même…

Je suis ainsi finalement arrivé à la base de vie de Saint Martin de Londres où de nouveau, très courageusement, alors qu’ils couraient tous le lendemain, m’attendait toute la troupe des JDB ! Merci ! J’ai refait le plein des bidons, j’ai mangé une crêpe, très bonne ! et j’ai repris la route, pour les 17 derniers km.

Dès que j’ai quitté ce ravito, de nouveau accompagné par sylvain, sur quelques centaines de mètres, j’ai été heureux de pouvoir courir, enfin de la route, puis un peu de chemins carrossables, je me rapprochais de la fin…un peu plus rapidement.

Mais tout ceci était sans compter l’ascension du Pic Saint Loup ! Mais à la limite, monter était encore un réel bonheur en comparaison à la descente qui m’attendait, je marchais au ralenti, entre la fatigue, les ampoules et les crampes, et ce champs de mines de cailloux ! En prenant le temps nécessaire, j’ai enfin pu sortir de ce chemin, et me retrouver sur la route, où là j’ai pu recourir de nouveau escorté par sylvain avec qui on a partagé les derniers mètres de cet Ultra Draille du Pic Saint Loup.

Fin d’une journée exceptionnelle physiquement et psychologiquement !

Merci à tous les organisateurs, à tous les bénévoles, votre pays est superbe, votre Ultra aussi !

Merci à tous les membres des Jambes de Bacchus pour leur accompagnement, leur soutien tout au long de cette journée.

Merci à mes amis du 34 chez qui j’ai passé une nuit régénératrice le dimanche soir avant de rentrer dans le Vaucluse le lundi matin… sous la pluie…

Je finis en 20 h 50 mn.

29e sur 99 finishers.

56 abandons.

 

 

5 Comments
  • Sylvain

    19 mai 2014 at 23 h 12 min Répondre

    on a hâte, on a hâte de lire le CR de notre champion!!!! Quel magnifique week-end, tu peux être fier de ce que tu as réalisé, pour toi-même et pour le club!

  • Fabienne Magliulo

    21 mai 2014 at 12 h 00 min Répondre

    C’est pire que ce que j’imaginais. Tu as tout supporte
    Et surmonté sans découragement ( vu le nombre d’abandons)
    Bravo Raphaël , heureuse et fière d’être dans ton fan club et
    Je vois que je ne suis pas la seule. C’est mérité

  • Sylvain

    21 mai 2014 at 21 h 01 min Répondre

    Toujours un plaisir de te lire coach!!! Que de bons souvenirs de ce week-end effectivement exceptionnel!!! Bravo encore pour ta perf! Content d’avoir vécu ça au plus près!

  • Jean Luc et Nicole

    9 juin 2014 at 11 h 19 min Répondre

    Un petit encouragement de 2 Pornicais (44). C’est vrai que en + de la course, tu racontes merveilleusement bien ton périple insurmontable pour nous.
    Dans la nature, tout est plus motivant.
    Bon courage pour la suite.

  • NOISETTE

    24 juillet 2014 at 8 h 57 min Répondre

    AD AUGUSTA PER ANGUSTA !

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