UTMB, 167 km, 10000 m de D+.

En juillet 2012 j’ai couru mon premier trail en Bretagne … Depuis ce moment j’ai fantasmé sur le fait qu’un jour je puisse participer à l’Ultra Trail du Mont Blanc, voilà, le rêve est devenu réalité.

Je finis 244e en 32 h 42 mn sur 2537 coureurs au départ, 1686 à l’arrivée, soit 851 abandons !

 

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UTMB 2017 – Inscription validée.

Après deux années à échouer au tirage au sort, mon inscription à l’UTMB est officielle pour 2017 !!!

En juillet 2012, j’ai couru mon premier trail, c’était le Trail du Bout du Monde, en Bretagne, 55 km, 1000m de D+, juste après en achetant un magazine , j’ai découvert l’existence de l’UTMB… Le fantasme est aussitôt apparu, courir un jour cette épreuve ! D’où la naissance d’une passion pour la course à pied en pleine nature, et une évolution progressive vers les ultratrails.

Aujourd’hui le fantasme est devenu réalité !!!

Rdv le 1er septembre à Chamonix.

 

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Ultra du Pas du Diable – 120 km, 6500 m de D+.

Je pourrais commencer mon récit par, « samedi 23 avril, 4h00, départ de l’ultra… », mais ce serait trop facile.

L’histoire commence d’abord la veille avec ma petite Flo qui me conduit à Piolenc, elle me dépose chez Steph chez qui on va retrouver Philippe, et tous les trois on doit prendre la route vers 14h, direction Saint Jean du Bruel.

Un voyage bien sûr durant lequel les discussions n’ont pas cessé une seconde…

Arrivés à destination on a déposé nos affaires dans notre petite chambre, avant rapidement de rejoindre le chapiteau pour récupérer nos dossards et faire vérifier nos sacs, un petit tour à la conférence puis on décide de rentrer à l’hôtel pour dîner tôt et se coucher, dès que possible. On a avait prévu notre repas grâce au micro-ondes de Steph, le top ! Et dès 21h30 on a pu se coucher, Steph dans le petit-lit, et Philippe avec moi dans le grand.

Je vous laisse imaginer la suite, entre le stress de l’avant course, les envies de faire pipi ou plus… les nez bouchés, les éternuements, un téléphone portable qui tombe dans les wc, et subitement il est 2h15 et il faut se lever !!! Mais c’est génial ! Une vraie nuit qui laissera des supers souvenirs !

Un bon petit-déjeuner, et on se retrouve rapidement sur la ligne de départ.

Il est 4h00…quelques retardataires, le départ est donné à 4h05, sous une bruine bretonne.

J’avais estimé que la température n’était pas trop froide et que la pluie ne serait pas importante, donc j’ai pris le risque de m’habiller avec un short, un t-shirt, un haut long, et juste un petit coupe vent très léger sans manche, pas de gant, pas de bonnet… car j’ai souvent peur d’être trop couvert, donc de trop suer, et ensuite d’avoir froid. Finalement j’ai fait un très bon choix car je ne changerai rien à ma tenue jusqu’au soir (sauf les chaussures).

Dès le début je me sens bien, avec une envie de courir alors que beaucoup marchent dès les premières pentes, je me faufile, pour essayer de trouver mon rythme, je double Steph, puis continue dynamiquement dans la nuit, sous une pluie éparse. J’arrive en avance sur mes prévisions au premier ravito, ce qui me fait plaisir et me donne la pêche pour la suite. J’étais parti en laissant mes bâtons sur le sac, et je décide de continuer ainsi. J’avais d’ailleurs dit à mes collègues que j’aimerais utiliser mes bâtons que à partir de la montée du Saint Guiral…ce sera le cas…

Le fait de ne pas les avoir était finalement un avantage,  je me sentais à l’aise dans les montées et les descentes et surtout dans les parties roulantes je me suis efforcé de courir, car finalement sur cet ultra il y a beaucoup de km où il faut essayer de courir, ce qui est difficile avec le temps, et souvent dans ces cas là les bâtons peuvent donner une excuse pour marche « rapidement »…mais quoiqu’il en soit on peut perdre des minutes.

Je suis ainsi arrivé à mi-course toujours en avance sur mes estimations, ce qui m’a permis de bien me restaurer, faire les pleins, changer de chaussettes et de chaussures et de repartir avec un super mental. La vingtaine de kms qui a suivi fut aérienne car souvent au-dessus des 1000 m, histoire de bien profiter des paysages, car le ciel s’était enfin un peu dégagé, à certains moments j’ai même eu un peu chaud ! Je suis arrivé au ravito du col des Morières, au 82e, je le cite car j’y ai mangé de la saucisse de sanglier, je me serais laissé allé j’aurais eu le droit au vin rouge et à la goutte…heureusement j’ai résisté ! Encore une dizaine de km difficiles pour enfin arrivé à Aumessas, km 92. Il fait encore jour, je profite pleinement de cette pause en sachant qu’il ne reste plus que 28 km, avec le Saint Guiral au milieu, plus un bon nombre de petites ascensions assez mortelles…

Depuis déjà de nombreux kms, nous étions quelques coureurs à nous retrouvés aux ravitos, à se doubler chacun notre tour, et l’approche de la fin de cet ultra m’a beaucoup motivé à ne pas subir , à ne pas me laisser faire. J’ai enfin sorti les bâtons, et j’ai commencé  à être plus agressif dans les montées, j’ai ainsi plusieurs fois doublé des gars, qui me redoublaient en descente…et ça commençait à m’énerver, donc à me booster ! La nuit tombait doucement, le vent était très fort, la température chutait, j’ai fini par attendre un coin abrité puis j’ai mis ma veste de pluie, mon bonnet et mes gants, ma frontale, et je me suis mis en tête d’aller au bout le plus vite possible. La montée du Saint Guiral fut assez facile, par contre la suite n’en finissait pas, je croyais qu’on était sur la descente finale et non, ça remontait, mais chaque fois ça me permettait de faire le trou avec mes poursuivants, car je m’étais persuadé que j’avais des coureurs très proches et qu’ils allaient me griller à quelques centaines de mètres de l’arrivée.

Cette pression m’a permis d’aller jusqu’au bout sans ralentir.

Je franchis la ligne vers minuit trente, après 20h23’48 », 39e sur 241 finishers, environ 80 abandons.

Le suivant est arrivé 8 mn après moi….je me suis donc fait un bon délire !!!

Je retrouve Philippe qui a fini 17e !!!! Un monstre ce gars !! Je bois ma bière….puis une 2e, puis Philippe m’emmène au camping où je peux prendre une douche bien méritée. Ensuite on s’est offert une petite nuit sur la scène de la salle polyvalente avant de retrouver le matin notre Steph qui en finissait avec son ultra, après avoir bien pris le temps de visiter le pays.

Rapidement ensuite on prenait le chemin du retour, tous bien fatigués. Pour un voyage plus calme qu’à l’aller… De retour à Piolenc, m’a Flo est venue me récupérer pour rejoindre notre foyer, et retrouver nos 3 chiens qui m’on fait une fête de folie !!!!!!!!

Merci à Philippe et Steph pour m’avoir amené en Aveyron . Et ce fut super sympa de partager cette belle aventure !

Bravo aux organisateurs pour leur maîtrise de leur événement.

ET un très grand merci aux bénévoles pour leur gentillesse, leur disponibilité….leurs produits locaux !

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L’Échappée Belle 2015 – 144 km – 10900 de D+.

Quatre cents dix huit… voilà exactement le nombre de coureurs qui se sont élancés ce vendredi 28 août à 6h00 de la ligne de départ située à Vizille en Isère pour cette Échappée Belle 2015. A ce moment tous savent que ce sera difficile, certains pensent peut-être même déjà qu’ils n’iront pas au bout, mais en tous les cas, peu sont capables d’imaginer que plus de la moitié va abandonner …

Bienvenue sur cet ultratrail connu pour être plus difficile que l’UTMB voire même que le GRP 160…

Au moment du départ, on ne peut pas dire que c’était la grosse ambiance chez les coureurs, le speaker a bien essayé de nous faire crier, mais on sentait bien beaucoup de retenue, de tension, de concentration, voire de crainte ! Tout le monde devait être pressé de partir pour enfin en découdre avec ce parcours un peu hors normes, mais ça, on ne le sait pas au début. La première partie annoncée comme « facile » correspond juste à 16,5 km pour 1500m de D+… une sorte de « Montée du Ventoux » comme amuse-gueule. Evidemment cette portion va se faire lentement de nuit, mais assez facilement , histoire de faire la première transition, en retirant la frontale pour débuter la course de jour. A partir de ce moment le but à atteindre s’appelle « Croix de Belledonne », altitude 2926, soit 16 km à parcourir , avec 1700m de D+ cumulé … Je savais que c’était le gros morceau de la journée, je n’ai pas été déçu. En clair, ça monte fort, sur de la caillasse un peu technique, mais c’est jouable, seul bémol, il faisait très chaud avec un soleil de plomb ! Ajouté à cela , je pense que au-dessus de 2500 m il doit y avoir quelques petites différences au niveau oxygène, résultat, les derniers km ont été très difficiles, de légers vertiges, des petites sensations de nausées, mais rien de bien grave, une fois au sommet j’ai pu admirer le paysage, et il était sincèrement magnifique !!

Ensuite, dès que j’ai entamé la descente, tout est redevenu normal, de plus je savais que dans 3 km je trouverai le prochain ravito, où j’ai pu me gaver de fromage !! Et refaire les pleins…
A partir de ce moment, la principale difficulté est rapidement apparue au niveau du « revêtement », on avait l’impression qu’un petit malin avait disposé les fanions, les rubalises, à sa guise, en s’amusant à tracer des lignes les plus verticales possibles, là, où normalement on ne marche pas, c’est à dire sur les pierriers !! Soit des pierriers avec des rochers de 1 à 2 m de diamètres, soit avec des pierres de 30 à 50 cm, soit le mélange des deux… en clair, un jeu d’équilibre, très technique où la chute est interdite.

J’ai réussi à traverser tout cela sans encombre, sans me blesser, mais en étant bien fatigué par des efforts peu communs… il va falloir que je m’entraîne sur de tels parcours. Je fus donc très heureux d’arriver à la première base de vie, km 62, avant la nuit. A ce moment on était déjà à 5000 de D+… Bien sur, gros ravitaillement, les pleins en boisson, changement de chaussettes, de chaussures, crèmage des pieds.

Je me sens bien, prêt à affronter cette nuit, car j’ai découvert que j’aimais ça, en vérité j’aime même mieux être seul que en groupe, pour profiter pleinement de ces moments particuliers liés à l’obscurité, à la fatigue…

Sauf que je n’avais pas imaginé que la galère du jour allait continuer de nuit, avec la même technicité, donc les mêmes dangers, notamment sur les 25 km suivants. Tout d’abord un premier col qui va nous amener de 1500m à 1900m , quasi facile… par rapport à la suite… Car une fois en haut, il a fallu redescendre, toujours sur des chemins inexistants jusqu’à 1100m  d’altitude . Heureusement qu’on ne m’a pas annoncé qu’il fallait maintenant gravir 1300 m de D+ en seulement 6 km, pour atteindre le Col du Moretan, altitude 2487m. Pour être honnête, ce ne fut pas une balade joyeuse, mais 6 km où chaque pas était difficile, à cause de la raideur de la pente, plus bien sur le fait d’être quasiment à 100% sur un pierrier…

Quel soulagement d’arriver au sommet !! Quel bonheur de comprendre que la descente s’annonce aussi difficile, donc aussi lente !! Mais ça c’est le concept de base que j’ai compris au fil de la course : on ne va pas plus vite dans les descentes, à quelques rares exceptions lorsqu’on est plus en plaine.

Heureusement le jour se lève, et l’approche de la 2e base de vie redonne du baume au corps. Mais tous ces derniers km ont été particulièrement longs et pénibles.  Je fus donc bien content d’arrivé au 96 km. De nouveau, au petit soin pour mes pieds, et un temps d’arrêt assez court, car j’étais un peu gêné par l’ambiance générée par les coureurs du 47 km qui s’apprêtaient à partir à 10h. Je me suis donc enfui de cette foule, qui allait bientôt me rattraper . J’ai eu ainsi le plaisir de voir les premiers du 47 me doubler comme des sprinters , en pleine côte !! Puis ensuite ce fut moins sympa car je ne voulais pas ralentir les suivants, donc je devais faire l’effort de les laisser passer, puis petit à petit le flux s’est calmé, et j’ai compris qu’ils n’allaient pas tous me doubler… voire même que je pouvais en suivre certains ! Je me suis ainsi reboosté grâce à ces coureurs avec qui j’ai commencé à sympathiser au fil des km, j’ai ainsi été proche de deux groupes de gars qui faisaient la course en groupe, du fait de la différence de niveau entre eux, ils devaient souvent attendre le dernier de leur groupe, ce qui me permettait régulièrement de les doubler, puis de me faire doubler….génial !!

Cette journée du samedi a ainsi été beaucoup plus facile, entre autre car les portions étaient par fois un peu plus roulantes en descente. Ce qui ne nous a pas empêché de se refaire quelques passages à plus de 2000m. Je suis ainsi arrivé au dernier ravito, à 13 km de l’arrivée, à un moment où il faisait encore jour. On m’annonce 3h pour en finir…un peu dur à attendre mais tant pis il faut y aller.

Je m’élance motivé, pressé d’en finir. De suite une sorte de chemin vertical qui casse les jambes, je crois être monté pendant plus de 30mn à 1 km/h avant de m’arrêter pour souffler et sortir ma frontale. Je n’y crois pas, pendant que je cherche ma lampe, je vois passer un groupe de 3 coureurs du 144, puis un 4e… GRRR………

Je reprends ma marche , je cherche à relancer un peu et je réussi à tous les redoubler, je suis à ce moment super content, cuit mais content !! Je réussis à les semer, et je suis finalement rejoint par une coureuse du 47km que j’avais vu plusieurs fois dans la journée, je sens qu’elle a envie de m’aider, et on décide de faire route ensemble. Grace à elle je crois sincèrement avoir fait ma meilleure fin de course possible, du moins intelligente, j’aurais pu tirer un peu plus sur la machine, mais à quoi bon… car évidemment un des 4 a réussi à suivre des coureurs du 47 qui finissaient fort, et les 3 autres ont pu bien s’entendre dans la gestion de leurs efforts, et m’ont doublé à moins d’un km de l’arrivée. Rien de bien grave…

Je franchis la ligne d’arrivée au bout de 40h 20mn, je finis 53e sur 195 finishers ! Nous étions 418 au départ .

Je suis ravi d’avoir fini cet ultratrail peu commun, atypique, mais faisable, si on accepte de marcher sur le territoire des chamois, géré de mains de maîtres par les organisateurs, entourés par des centaines de bénévoles adorables ! Merci beaucoup à eux tous.

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